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Histoire de la Société Littéraire et Historique de Québec

 

Par Louis-Philippe Turcotte

 

[Publié par la Literary and Historical Society of Quebec dans Transactions, New Series, No. 13 (1879)]

 

 

M. le Président, Mesdames et Messieurs,

 

J'ai cru devoir me rendre à l'invitation que m'a souvent réitérée votre digne Président, de donner une conférence sous le patronage de la Société Littéraire et Historique. Membre de cette association depuis sept ans, j'ai pris beaucoup d'intérêt à ses œuvres, j'ai suivi attentivement ses travaux, j'ai toujours noté les services qu'elle a rendus aux lettres de concert avec les autres sociétés savantes.

 

Convaincu que vous prendrez le même intérêt que moi aux fastes historiques de la société, j'ai préparé cette étude qui vous fera connaître les travaux des fondateurs, génération d'hommes qui a laissé des traces profondes de son passage, les difficultés que la société a soutenues, et les phases par lesquelles elle a passé pour arriver au degré de prospérité actuelle.

 

Dans le tableau qui va se dérouler devant vous, vous verrez quels changements sont survenus dans la littérature et les sciences depuis le temps où quelques hommes dévoués jetaient les bases de la Société Littéraire et Historique. Aujourd'hui, des sociétés savantes dispersées dans tout le pays, de riches bibliothèques, des littérateurs brillants soit dans la langue de Shakespeare, soit dans celle de Bossuet; à cette époque (1824) nulle société littéraire, deux ou trois bibliothèques publiques composées de quelques milliers de volumes; à peine quelques littérateurs, entre autres Smith, Bouchette et Christie, qui ont laissé des oeuvres de mérite. A part cela, apparaissent de rares brochures politiques sous le voile de l'anonyme, quelques écrits littéraires ou historiques publiés dans les revues et les journaux  politiques.

 

Rien d'étonnant de voir aussi peu de personnes s'occuper de sciences et d'histoire, lorsqu'il n'y avait presque pas d'encouragement, lorsque les bibliothèques et les centres d'étude manquaient. Le Canada était encore dans l'enfance, et les intérêts matériels captivaient particulièrement les esprits.

 

Cependant la prospérité croissante de la province et l'augmentation rapide de la population allaient bientôt créer des besoms et des goûts nouveaux. Le Canada devait subir les transformations communes à tout peuple appelé à de hautes destinées, avoir ses sociétés littéraires, ses savants, ses poètes. Pour cela, il fallait préparer les voies, créer un mouvement littéraire.

 

C'est ce que comprirent les fondateurs de notre société. Ils prévirent quelle somme de bien pouvait produire une institution destinée à développer le bon. goût, à faire aimer les études sérieuses.

 

Transportons-nous à la fin de l'année 1823. A l'appel de Lord Dalhousie, gouverneur du Canada, quelques citoyens éclairés se réunirent au Château St-Louis, où le gouverneur lui-même leur exposa les avantages d'une Société Littéraire et Historique. Son plan fut accueilli avec le plus grand enthousiasme, et le 6 janvier suivant, il présidait à l'assemblée préliminaire de la première société savante du Canada.[1]

 

Si l'un des objets de la société était de propager les connaissances littéraires et scientifiques, ce n'était pas là son principal but. Dans une adresse au public, les fondateurs exposent que les premiers et principaux objets seront de réunir les matériaux épars de notre histoire, de traduire et de publier des manuscrits et des ouvrages rares, tâche patriotique qu'elle a poursuivie pendant un demi-siècle dans l'intérêt de notre histoire.[2]

 

Dès le début l'on compta dans la société les plus hauts personnages de l'époque, les hommes remarquables par leur science et leur position, les officiers de l'armée et de la marine: c'était Lord Dalhousie, premier patron; le Lieutenant-Gouverneur Sir François Burton, premier président; l'Hon. juge-en-chef Sewell et M. Vallières de St Réal, vice-présidents; M. Andrew Stuart, l'Hon. John Hale, l'Hon. Wm Sheppard, l'Hon. Juge Reid, le Dr. Wilkie, M. Wm. Green et M. John C. Fisher.

 

L'encouragement partait donc de bien haut. Pendant son séjour au Canada, Lord Dalhousie s'intéressa au succès de la société, il voulut bien lui faire un don annuel de $400; bien plus, il mit souvent le Château St Louis à la disposition des membres,[3] C'est là que furent données les premières conférences, et que se tinrent les premières réunions. Sans être littérateur, ni savant, Lord Dalhousie avait du goût pour les lettres et les sciences. Partout où il alla, dans sa longue carrière militaire, il se fit suivre de sa bibliothèque, et se plut à former des collections d'histoire naturelle. Sans approuver sa conduite administrative au Canada, nous aimons à lui rendre cette justice qu'il sut encourager les lettres, exciter l'émulation parmi la classe instruite, et par là mériter la profonde reconnaissance de tous les Canadiens.

 

Les débuts de la jeune société furent assez brillants, si l'on en juge par le premier volume de ses Transactions ou Annales publié en 1829. Ce volume contient la conférence d'inauguration de l'Hon. juge Sewell, intitulée: "Early civil and ecclesiastical and judicial history of France;" un essai historique de M. Andrew Stuart sur le Saguenay; des écrits scientifiques du Capt. Bayfield, de l'Hon. Wm Sheppard, de M. Wm Green, &c, qui firent connaître les ressources minéralogiques et géologiques du Canada. Le volume se termine par le catalogue d'un herbier canadien fait et donné à la société par la comtesse Dalhousie, et le catalogue d'une collection minéralogique.[4]

 

Comme on le voit, la société porta peu d'attention à l'histoire du Canada; elle s'occupa de préférence des sciences naturelles et de la création d'un musée qui devint bientôt considérable. Afin d'exciter plus d'émulation pour les études, elle ouvrit des concours sur des sujets littéraires et scientifiques, et récompensa les meilleurs travaux. Déjà, en 1828, elle couronnait un poème français, le Siège de Mis-solonghi; un pofme anglais de M. W. Hawley, intitulé: The Canadian Harp, et un essai sur la conchologie des environs de Québec, par Mme Sheppard, épouse de l'Hon. M. Sheppard. [5]

 

Vous êtes étonnés, messieurs, de voir les dames prendre part au mouvement scientifique de cette époque, et se plaire dans des études aussi sérieuses. L'exemple de la Comtesse Dalhousie et de Mme Sheppard devait être d'un grand encouragement pour les fondateurs de notre  institution. Heureux serions-nous, mille fois heureux, si les dames savantes d'aujourd'hui, à l'instar des dames d'autrefois, prenaient une part plus active au mouvement littéraire. Espérons que les traits déjà cités auront leurs bons effets à l'avenir.

 

Les travaux de la Société Littéraire et Historique eurent pour résultat de répandre le goût des études, non seulement dans notre ville, mais aussi dans les autres grands centres. A Montréal, les citoyens fondèrent (1827) la Société d'Histoire Naturelle, qui subsiste encore aujourd'hui, et le Mechanic Institute, organisé l'année suivante. Vers la même époque, M. Bibaud commençait la publication de la Bibliothèque Canadienne et des autres revues qui contiennent ses travaux historiques, ceux de Jacques Viger, de Labrie, et autres. La Minerve fut fondée par MM. Morin et Duvernay. Puis on vit le Canadien reparaître avec M. Etienne Parent pour rédacteur-en-chef. Partout on remarquait UD mouvement plus accentué pour la littérature et l'histoire.

 

A Québec une autre société fut fondée, en 1827, pour l'encouragement des arts et des sciences au Canada. Elle comptait parmi ses membres M. Joseph Bouchette, président, et le Dr Tessier, secrétaire, qui tous deux avaient beaucoup travaillé à son établissement ; M. Louis Plamon-don, l'Hon. Wm Sheppard, et MM. Vallière de St Real et Andrew Stuart, vice-présidents.[6] Plusieurs de ses membres appartenaient à la Société Historique; mais les Canadiens-Français en formaient la majorité. Pendant sa courte existence, la Société des Arts donna plusieurs séances au Château St-Louis, et accorda des prix pour promouvoir la littérature et les sciences,[7]

 

Comme son prédécesseur, Sir James Kempt accorda son haut patronage aux deux sociétés savantes de Québec, et leur fit des dons; mais voyant que toutes deux avaient un but à peu près identique, il suggéra de n'en faire qu'une seule, afin de réunir les talents et les ressources des deux sociétés: c'est ce qui eut lieu le 4 juin 1829. [8]

 

Cette fusion porta à 130 le nombre des membres, et permit à beaucoup de Canadiens d'origine française de figurer dans la société. Il y eut alors plusieurs années de progrès toujours croissant, dû au zèle déployé par les membres, à une allocation du gouvernement, à partir de 1830, et à la fondation de concours. En 1831, la société offrit 32 prix, répartis dans les différentes branches des connaissances humaines; et afin de permettre aux spécialistes de développer leurs goûts, il se forma quatre comités ou classes pour l'histoire naturelle, la littérature, les sciences et les arts, [9] moyen excellent de réunir les spécialistes, qui pouvaient alors se communiquer leurs connaissances, et arriver ainsi à des résultats magnifiques.

 

En 1830, la société demande, par une pétition à la Législature, une allocation spéciale, pour lui permettre d'acheter certains instruments scientifiques. Nos législateurs s'empressèrent de voter une somme de $1,000, avec laquelle on fit des acquisitions importantes. [10]

 

La société prit un tel développement qu'elle demanda une charte royale, qui lui fut octroyée le 5 octobre 1831, par Guillaume IV. Cette charte contient la liste de tous les membres d'alors. [11]

 

L'année suivante fut publié le 2e volume des Transactions; le 3e volume parut en 1837. Avant d'aller plus loins, arrêtons-nous un instant sur cette pléiade de savants qui a jeté les bases de la Société Historique, et dont les travaux ont enrichi ses annales.

 

Nous avons déjà mentionné l'Hon. juge J. Sewell, qui prit une part active à la prospérité de l'association; fut élu trois fois président, et lut plusieurs conférences de mérite; le lieutenant F. Baddely,[12] président en 1829, et l'Hon. M. Sheppard, président en 1834, qui tous deux furent les promoteurs du mouvement scientifique et fournirent plusieurs essais sur les sciences naturelles.

 

L'Hon. M. Sheppard était un naturaliste distingué, ainsi que son épouse, qui mérita un des prix de la société. On rapporte un fait bien douloureux pour ces deux époux. En 1842, au retour de l'église, ils trouvèrent brûlés une galerie de peinture, un beau musée d'histoire naturelle et une bibliothèque de 3000 volumes, [13]

 

Nous mentionnerons encore le Dr Joseph Skey, le Dr Wilkie et le Dr Wm Kelly, qui, comme présidents, rendirent des services à la société, et lurent plusieurs essais sur les sciences; M. Green, savant distingué, fut longtemps secrétaire de notre association, et l'Eon. A. W. Cochran, rédacteur du Mercury et littérateur de mérite, déploya un zèle infatigable, et fut sans contredit un. de nos plus grands bienfaiteurs.

 

Deux membres qui illustrèrent le plus la Société Historique furent M. Andrew Stuart et M. John C. Fisher, les auteurs reconnus du magnifique volume intitulé: "Picture of Quebec," et publié par M. Hawkins. Né à Kingston, M. Stuart fut plusieurs fois élu député de Québec. Célèbre par ses talents brillants, par ses connaissances variées, et surtout par son éloquence, ce savant donna son concours à toutes les sociétés littéraires. Trois fois président de la Société Historique, il lui porta toujours une attention particulière; il fournit plusieurs essais intéressants, et s'occupa spécialement de la publication, des annales. Enfin, il contribua beaucoup à obtenir le premier octroi destiné à la publication, des Mémoires.

 

M. John Charlton Fisher, gradué d'Oxford, était un littérateur distingué, et de plus un savant. Après avoir rédigé le New York Albion, il vint au Canada, à la demande de Lord Dalhousie, et fut le rédacteur conjoint de la Gazette de Québec, par autorité, avec M. W. Kemble. Si l'on en croit l'Hon. M. Sheppard, il aurait suggéré à Lord Dalhousie de fonder à Québec notre institution sur le même genre que la Société Littéraire et Historique de New-York, dont il avait été membre. [14]

 

Quoi qu'il en soit, de 1824 à 1846, il fut un des membres les plus zélés de notre société, remplissant souvent la charge de secrétaire, celle de président du comité de littérature, et en 1846, celle de président actif. Il mourut en 1849.

 

Tels sont les savants qui ont dirigé le mouvement scientifique et littéraire de 1825 à 1850, et dont les travaux se trouvent dans les trois premiers volumes des Transactions. Nous devons ajouter que le 2e volume contient un essai français de M. Joseph Perrault, intitulé: "Plan raisonné d'éducation du Bas-Canada," et un autre de M. Ber-thelot, "Dissertation sur un canon de bronze découvert à l'entrée de la Rivière Jacques-Cartier.

 

Jusqu'alors les membres s'étaient principalement occupés d'encourager l'étude des sciences naturelles et physiques, réservant pour des temps meilleurs la réalisation du but principal que les fondateurs avaient en vue, l'encouragement des recherches historiques, la réunion et la publication des annales du pays. On avait aussi négligé la bibliothèque, qui contenait à peine, en 1834, 360 volumes,[15] dont la plupart étaient des traités scientifiques; quelques volumes seulement concernaient l'histoire de l'Amérique. Etait-ce les moyens pécuniaires qui manquaient ou la difficulté de se procurer les matériaux nécessaires? Peut-être ces deux causes réunies.

 

Heureusement, la législature, avec une libéralité digne d'éloge, vint en aide à la société, en mettant (1832) à sa disposition la somme de £300. On s'adressa aussitôt en Angleterre et en. France pour se procurer des manuscrits relatifs à notre histoire. Ces premières tentatives ne furent pas couronnées de succès. En attendant, la société faisait acheter à Londres et à Paris, par l'Hon. M. Cochran et par l'abbé J. Holmes, une collection d'ouvrages et de cartes sur l'Amérique. Puis elle mettait sous presse un document communiqué par le colonel Christie, intitulé: Mémoire sur le Canada depuis 1749 jusqu'en 1760. [16] Ce volume, publié en 1838, fournit aux historiens des renseignements intéressants et peu connus sur cette époque.

 

La société réussit à se procurer en France des manuscrits, dont quelques-uns ont été publiés et forment la matière d'un 2e volume imprimé en 1840. Les trois premiers mémoires de ce volume faisaient partie des manuscrits que Lord Durham avait fait copier à Versailles dans une courte visite avant son départ pour le Canada. Comme ses prédécesseurs, Lord Durham fut un bienfaiteur de notre société, il lui fit un cadeau de 94 volumes de classiques grecs et latins, édition de luxe. Les autres mémoires, au nombre de cinq, "étaient des manuscrits fournis par l'abbé Jean Holmes.

 

Dans un voyage qu'il fit en Europe en 1836, M. Holmes rendit à l'association des services signalés. Il établit des relations entre elle et les sociétés savantes du vieux continent par l'échange de leurs publications respectives. Il fit des recherches historiques et acheta des ouvrages rares et précieux. Ayant eu accès aux archives de la Bibliothèque Royale, il réussit à se procurer une série de manuscrits, parmi lesquels notre société choisit les cinq documents qui terminent le 2e volume des mémoires. M. Holmes compte parmi les membres les plus actifs de la société; il fut président de la classe des arts, et fit longtemps partie du comité des documents historiques.

 

Mentionnons en passant que plusieurs autres membres distingués du clergé catholique, Mgr Signai, Mgr Cazeau et M. Deniers, entre autres, firent longtemps partie de la Société Littéraire.

 

Cependant la société continuait sa noble mission en réimprimant des ouvrages devenus très rares. Un troisième volume, publié en 1843, contient les trois Voyages de Jacques Cartier au Canada, le Routier de Jean Alphonse de Xaintonge, le Voyage du Sieur de Roberval et les Lettres de Jacques Noël.

 

De pareils travaux épuisèrent la première allocation de £300. On demanda alors une nouvelle aide. Nos législateurs voyant l'importance que prenait la société et les services qu'elle rendait aux lettres et à l'histoire, n'hésitèrent pas à lui voter une autre somme de £300 (1846), tout en lui continuant l'allocation annuelle de £50.

 

Dans le même temps, nos voisins des Etats-Unis faisaient eux aussi de grands efforts pour se procurer les matériaux épars de leur histoire. La législature de l'Etat de New-York prit l'initiative, et grâce à l'entremise du ministre des Etats-Unis à Paris, libre accès fut donné à son agent, M. Brodhead, aux archives de Londres, de Paris et de la Hollande. Quatre-vingts volumes de manuscrits relatifs à l'histoire de cet état furent ainsi copiés. La législature décida de les faire imprimer in extenso, et même de faire traduire les documents français concernant l'histoire du Canada, et le résultat a été 10 volumes in-4to, collection, précieuse pour l'histoire de l'Amérique.

 

Une partie de ces documents, la correspondance officielle des gouverneurs du Canada, (1631-1763) avait été tirée des archives de Paris. La Société Littéraire décida de les faire copier, et se procura ainsi 17 volumes de manuscrits qui comprennent la première série, [17]

 

Parmi les papiers tirés des archives de Londres, une partie concernait également le Canada. La société fit faire un. choix de ces pièces, [18] qui forment les 6 volumes de la 2e série de nos manuscrits, et qui est intitulée: Documents on Colonial History, London Archives. Vers le même temps, le gouvernement canadien chargea l'Hon. L. J. Papineau, alors en. Europe, de faire copier des manuscrits historiques, qui ont été déposés partie à la Bibliothèque du Parlement et partie à la Société Historique. Cette dernière série comprend les documents suivants:

 

Relations du Canada depuis 1682, 1 Vol.

 

Autre Relation du Canada, 1695-96, 1 vol.

 

Voyage fait au Mississippi par d'Iberville et de Surgères, 1 vol.

 

Histoire du Montréal, attribuée à M. Dollier Casson, 1 vol.

 

Un cinquième volume contient diverses relations sur le siège de Québec en 1759 et sur la guerre de l'Indépendance. Ils ont été presque tous imprimés, ainsi que l'Histoire du Montréal.

 

Parmi les autres volumes de manuscrits collationnés par la société à différentes époques, se trouvent les suivants:

 

Census Roll of 1765, 1 vol, in-folio.

 

Cahiers  d'Intendance, 1 vol. in-folio.

 

Registre des Arrêts et Déclarations, 2 vols in-folio.

 

Procédures Judiciaires, Matières de Police, etc., 10 vols.

 

Tels sont les services que nos prédécesseurs rendirent alors à l'histoire du Canada par la publication de tant de mémoires précieux et par la réunion de tant de pièces manuscrites. Jusqu'alors on s'était peu occupé de cette œuvre. Aussi que de pièces dont on a constaté la disparition, soit par la négligence, soit par les incendies ou la vétusté ! C'était donc une tâche patriotique que de mettre à la disposition de nos historiens tant de documents originaux qui comblent les lacunes de notre histoire, que de répandre le goût des recherches, que de faire connaître enfin la beauté de ces annales du passé, où les auteurs vont puiser ces détails intimes qui ajoutent tant de charmes à leurs récits. Aussi ces travaux ont-ils été justement appréciés du public canadien et même à l'étranger.

 

Soyons juste en déclarant que le mérite de ces publications revenait surtout à un membre dont le nom est resté célèbre et vénéré dans les annales de la Société Historique. J'ai nommé M. G. B. Faribault. [19] Pénétré des idées des fondateurs, ce canadien, érudit ne recula devant aucun sacrifice pour les mettre à exécution. Ce fut lui qui dirigea l'impression des premiers volumes des mémoires; il traduisit le troisième voyage de Jacques Cartier d'après la relation d'Hackluyt, et fournit plusieurs manuscrits. Enfin il n'épargna rien pour réunir les manuscrits et les ouvrages relatifs à notre histoire, sachant que ces documents sont difficiles à rassembler et qu'ils peuvent être perdus d'un moment à l'autre. M. Faribault est certainement le membre qui a le plus contribué à l'avancement de la Société Littéraire et Historique. Aussi a-t-on su reconnaître les services de ce savant en lui conférant six fois les honneurs de la présidence. On a voulu vénérer sa mémoire en plaçant dans nos salles son portrait à l'huile peint par notre artiste canadien, M. T. Hamel.

 

En dehors de notre société, quels services M. Faribault n'a-t-il pas rendus en réunissant cette belle collection d'ouvrages sur l'Amérique déposée à la Bibliothèque du Parlement, et qu'il vit malheureusement périr dans l'incendie de 1849. En 1851-52, le gouvernement le chargea d'aller en Europe pour refaire cette collection. Il profita de cette occasion pour faire copier 24 volumes de manuscrits qui renferment la correspondance officielle des gouverneurs français, la suite des 17 volumes de la Société Historique.

 

Sa collection privée de manuscrits et d'ouvrages historiques était précieuse, et à sa mort, qui arriva en 1866, il la légua à l'Université Laval.

 

Malgré les travaux importants déjà énumérés, les progrès de la société s'étaient bien ralentis. Les malheureux événements de 1837-38 avaient amené cet état de décadence qui s'accrut encore par le transfert du siège du gouvernement à Kingston d'abord, ensuite à Montréal. Quelques membres se retirèrent, et par là les revenus furent diminués. Ensuite la formation de plusieurs sociétés, entre autres le Quebec Library Association et l'Institut Canadien divisèrent encore les talents et les ressources. Il n'y avait en 1847 que trente-quatre membres souscripteurs, et trois ans plus tard quatorze membres seulement payèrent leur souscription. [20] Les concours de littérature n'étaient plus encouragés faute de concurrents, [21] et après plusieurs essais infructueux ils furent abandonnés (vers 1856). En outre, les conférences n'étaient pas aussi fréquentes que par le passé; c'est à peine si de 1837 à 1855 la société put former un volume de ses Transactions; c'est le quatrième de la première série, qui contient des conférences ou essais lus par l'Hon. M. Cochran, le capt. Baddely, le lieut. E. D. Ashe, MM. Fletcher, Robertson, Davies, Roche et Bowen. Ces littérateurs étaient, avec l'Hon. M. Sheppard, M. Faribault, le Dr. Fisher et MM. F.X. Garneau, David Roy, E. A. Meredith et le lieut. Noble, les principaux soutiens de la société. [22]

 

Cependant il y avait à cette époque un mouvement littéraire plus prononcé. L'amour des lettres était plus général et les autres sociétés littéraires étaient dans un état prospère. Dans la littérature du pays se distinguaient une phalange d'écrivains sérieux: MM. Christie, Garneau, Parent, Chauveau et Crémazie entre autres, qui ont produit des œuvres du plus grand mérite. Puis on vit M. Huston réunir dans le Répertoire National les premiers essais de la littérature française.

 

Grâce au retour à Québec des employés du gouvernement, en 1852, la Société Littéraire et Historique reçut des secours qui lui redonnèrent quelque vigueur. Notons maintenant les augmentations faites à sa bibliothèque et à son musée.

 

Depuis quelques années la bibliothèque avait été considérablement accrue. En 1853, elle était de 4,000 volumes, d'après le rapport du bibliothécaire. C'était alors une des plus précieuses de la province pour ce qui se rattachait aux sciences et à l'histoire de l'Amérique.

 

Le musée avait été enrichi de la collection zoologique de M. Chasseur, que la Législature avait acquise et mise sous la garde de la société; d'une collection de tableaux et de portraits; [23] du canon de bronze que M. Berthelot prétendait appartenir à Verrazzani; d'une collection de plantes sèches, don du Dr Osborne. Ce musée, alors le plus important de l'Amérique, faisait grand honneur à Québec. On y voyait des échantillons de presque toutes les productions naturelles du Canada, des collections de médailles et de monnaie, une collection d'oiseaux de l'Amérique, la plus belle de ce continent.

 

La société était parvenue à cet état de prospérité lorsque, le 1er février 1854, l'incendie des bâtisses du Parlement, où elle avait ses salles, vint lui porter un coup fatal, [24] Dans un instant elle vit périr son musée d'histoire naturelle et de peinture et une partie de sa bibliothèque, perte regrettable qui anéantissait en grande partie les travaux des trente années de son existence. Par bonheur, la collection des manuscrits fut sauvée, ainsi qu'un certain, nombre de volumes, de médailles et quelques instruments. Il est plus que probable que les registres de notre société devinrent la proie des flammes, car ils ne se retrouvent plus aujourd'hui.

 

Les membres ne se laissèrent pas décourager par ce désastre; pendant quelque temps ils redoublèrent d'activité, afin de relever cette institution. La législature ayant accordé une allocation de $1000, on prit les moyens d'augmenter la bibliothèque et de réorganiser le musée. Le nombre des membres s'accrut sensiblement; môme il fut question de bâtir un édifice pour la société, et l'on demanda un terrain aux autorités militaires, démarche qui n'eut pas de succès.

 

Vers la même époque, la société conclut un arrangement pour publier, dans le Canadian Journal de Toronto, les procès-verbaux des assemblées mensuelles. Cette revue, in primée sous les auspices du Canadian Institute, contient plusieurs articles sur notre société, (1854-55.)

 

Ce progrès fut de peu de durée, le changement de la capitale et l'exiguité du local [25] diminuèrent le nombre des membres. Il ne resta plus que quelques amis fidèles, MM. Faribault, W. Andrew et Meredith, ses présidents, le Com. As he, MM. Lar.gton, Fletcher et Russell. Seuls ces amis des sciences persistèrent dans leurs efforts, et ce fut grâce à leur patriotisme si notre société ne succomba pas. A plusieurs reprises ils réclamèrent pour elle les mêmes faveurs que l'état accordait aux autres institutions du même genre. Enfin, gagnés par des demandes si justes, nos législateurs accordèrent, en 1860, un octroi de $1,000, qui fut continué les deux années suivantes, et réduit ensuite à $750.

 

Cette allocation et le retour des employés du gouvernement à Québec firent sortir la Société Littéraire et Historique de son état de langueur, après plusieurs années de dépérissement. Elle reprit les publications historiques en donnant (1861) le Mémoire de sieur de Ramsay au sujet de la reddition de Québec, [26] Les conférences interrompues depuis quelque temps furent reprises, et fournirent la matière au 5e volume de ses Transactions. Ce volume contient des travaux du commandant Ashe, de MM. Meredith, Langton et Douglass, et se termine par de nouveaux documents sur les voyages et la vie de Jacques Cartier.

 

Depuis 1859, la Société Littéraire s'était procuré un logement plus convenable dans la bâtisse de la Banque d'Epargnes sur la rue St-Jean. Là elle avait pu composer une bonne bibliothèque de 2,500 volumes et un musée d'histoire naturelle, [27] et était parvenue à un certain degré de prospérité, grâce surtout au zèle de deux présidents, hommes dévoués au progrès littéraire, MM. Meredith et Langton, qui ont en outre enrichi nos annales d'intéressantes conférences. Le 25 octobre 1862, un nouveau malheur vint fondre sur elle, un incendie détruisit une deuxième fois le musée et une partie de la bibliothèque. Cette fois encore, on eut le bonheur de sauver les manuscrits avec les documents importants sur l'histoire d'Angleterre. [28] Et comme, les pertes de la société étaient en partie couvertes par une assurance de $3,000, on employa cette somme à l'achat de nouveaux ouvrages, et l'on commença un nouveau musée.[29]

 

Cette dernière épreuve donna l'occasion d'unir deux institutions par des liens intimes. Le Collège Morrin, dû à la munificence du Dr Morrin, venait d'être inauguré (Nov. 1862) dans les salles du Masonic Hall. Un arrangement fut conclu par lequel le collège donna à la société des salles dans cet édifice, moyennant l'accès à la bibliothèque et au musée pour ses directeurs, professeurs et élèves, et l'achat au montant de £30 par an de livres de leur choix, qui doivent rester au collège en cas de séparation. Jusqu'à ce jour la meilleure entente a existé entre les deux institutions, et chacune, tout en gardant sa parfaite indépendance, a retiré de cette union des avantages précieux.

 

En 1863, la Société Littéraire et Historique commença la publication d'une nouvelle série de ses Transactions, et presque à chaque année depuis cette date, elle a donné une livraison contenant les principaux essais lus devant ses membres. La bibliothèque qui après l'incendie contenait 1,100 volumes, la plupart endommagés, était portée à 8,500 volumes en 1866, par des achats et par l'acquisition de la Bibliothèque de l'Association de Québec. Pour la modique somme de $500 on eut cette bibliothèque précieuse, en grande partie composée des livres de l'ancienne Bibliothèque de Québec, fondée en 1779.

 

Depuis quelques années une ère de prospérité s'est ouverte pour la Société Littéraire et Historique. Le Collège Morrin ayant laissé, en 1866, le Masonic Hall pour occuper l'ancienne Prison, offrit à la société ce local spacieux et commode qu'elle a occupé jusqu'à ce jour. Cette même année un des présidents les plus estimés, le commandant Ashe, félicita la société en ces termes de son état prospère : "Never since its foundation we had so many members, nor were the funds ever in better condition." Le commandant Ashe devait en effet en être heureux, car il pouvait se dire qu'il avait une bonne part dans ce progrès.

 

La société devait encore ses succès aux travaux et au zèle de M. Langton, du professeur James Douglass, du Dr W. J. Anderson et de M. James LeMoine, qui furent des présidents dévoués au développement de la littérature. Nous pouvons leur ajouter plusieurs autres membres, qui par leurs conférences ont donné de l'éclat à la société, je nommerai l'Hon. M. Chauveau,[30] le Dr Miles, l'evêque anglican Williams, l'Hon. M. Fabre, MM. Fletcher, R. S. M. Bouchette, Faucher de St-Maurice, dont les travaux pour la plupart se trouvent dans les Transactions.

 

Depuis quelques temps la littérature avait fait des progrès étonnants. Une phalange de jeunes littérateurs lui avaient donné un essor nouveau, par la publication de nombreux ouvrages historiques, littéraires et scientifiques. Avec l'aide des anciens écrivains ils ont fourni la matière des différents recueils qui ont enrichi notre littérature de tant de volumes. Que d'essais charmants, que d'études sérieuses ne contiennent pas les Soirées Canadiennes, le Foyer Canadien, le Canadian Monthly, L'Opinion Publique, le Canadian Illustrated News, La Revue Canadienne, &c., &c.

 

Avouons que les annales et les mémoires de notre société ont aussi contribué pour une bonne part à l'œuvre de la littérature nationale. Ces travaux sont bien son plus beau titre de gloire, c'est par eux que nous constatons les services rendus aux sciences et aux lettres.

 

La seconde série de ces publications, commencée depuis 1864, n'est pas moins importante que la première. Il s'est encore trouvé des hommes assez dévoués pour consacrer leur temps à la publication de ces mémoires, et continuer l'œuvre si bien commencée par les Faribault et les Holmes, Soyons justes en donnant à M. J. M. LeMoine la plus grande part du mérite dans ces travaux. En effet, il a surveillé la publication de presque tous les documents qui forment la deuxième, la troisième et la quatrième série des Mémoires, pièces de la plus haute importance, surtout pour l'histoire des guerres de la conquête et de l'Indépendance Américaine. Si je ne craignais de blesser sa modestie je vous dirais combien M. LeMoine a travaillé à mettre plus d'union entre les deux populations, combien il a réussi à faire connaître notre histoire à la race anglaise. A part cela, quelle attention n'a-t-il pas portée au musée dont il a été le conservateur pendant tant d'années?

 

Disons quelques mots maintenant de ce musée déjà remarquable par quelques parties. On y voit d'abord une belle collection des oiseaux et des œufs du Canada et quelques espèces étrangères.[31] Pour cette collection, on avait obtenu les services d'un taxidermiste, M. Wm. Cooper, de Toronto. L'exiguité du local n'a permis jusqu'à présent d'avoir que les mammifères les plus petits; ils sont cependant assez nombreux. On remarque quelques poissons, des échantillons de bois canadiens et de quelques bois étrangers, une collection de minéraux.

 

Le musée archéologique et numismatique est digne de notre attention. On éprouve un. sensible plaisir à examiner ces précieuses reliques, ces objets qui rappellent les meilleurs souvenirs.

 

Sans les malheureux incendies dont nous avons déjà parlé,[32] notre musée serait un des plus riches et des plus intéressants de l'Amérique; cependant, si l'on considère, qu'il n'a fallu que quinze années pour le former tel que nous le voyons aujourd'hui, nous pouvons espérer qu'avec le temps il pourra être augmenté de manière à en faire au moins un musée national, contenant des collections complètes de nos produits naturels, des antiquités canadiennes, &c. Le musée, voyez-vous, c'est le complément de toute institution sérieuse, et je n'ai aucun doute que nous suivrons en cela l'exemple de la plupart des sociétés savantes des autres pays, qui ont formé des musées magnifiques.

 

Un autre membre dévoué au succès de la société fut le Dr W. J. Anderson, à qui la société a confié trois fois les honneurs de la présidence. Le Dr Anderson, qui s'était épris de notre histoire, nous a laissé plusieurs études intéressantes publiées dans les Transactions et un volume intitulé: The Life of Duke of Kent. Il obtint encore, des archives de Londres, Le Journal de James Murray, publié dans les mémoires. En juin 1873, notre société eut la douleur de le perdre. Le commandant Ashe le remplaça comme président le reste de l'année.[33]

 

La société confia alors la présidence une deuxième et troisième fois au professeur Douglas, qui la conserva jusqu'à son départ pour les Etats-Unis, à la fin de 1875. M. Douglas avait bien mérité cet honneur par le zèle infatigable qu'il n'avait cessé de déployer, et il laissa en partant les plus agréables souvenirs.

 

Cette même année, 1875, restera célèbre dans les annales de la Société Littéraire et Historique. On sait avec quel éclat fut célébré le 100e anniversaire de l'assaut de Québec par les Américains, le 30 décembre 1775, fête dont vous, M. le Président, avez si bien fait les frais avec l'aide du colonel Strange et de M. LeMoine. Tous se rappellent encore cette belle démonstration continuée par notre société sœur, l'Institut Canadien, et si bien couronnée à la citadelle par le digne commandant de la garnison.

 

Permettez-moi, M. le Président, de n'ajouter qu'un mot sur les deux années que notre société a passées sous votre présidence. Votre zèle, votre amour pour les lettres vous désignait d'avance à cette charge; et comme quelques-uns de vos prédécesseurs, vous avez voulu laisser des marques de votre passage en publiant un volume de documents sur la guerre de 1812, le 5e volume des mémoires historiques. Avec l'aide de plusieurs officiers, vous avez conduit notre institution de progrès en progrès, si bien qu'elle occupe le premier rang parmi les sociétés littéraires du Canada.

 

Nous avons déjà parlé de l'augmentation et de l'importance de notre musée. Ajoutons maintenant quelques mots sur la bibliothèque, remarquable non seulement par ses 9,000 volumes, mais aussi par le choix et la rareté de quelques collections. Elle répond parfaitement aux besoins d'une société savante. Et quels avantages ne procure pas une bibliothèque de ce genre lorsqu'elle est bien choisie. C'est un foyer de lumières où les générations viendront tour à tour puiser les sciences, les spécialistes acquérir les connaissances nécessaires à leurs travaux.

 

Nous pouvons surtout admirer la partie de l'histoire naturelle et des sciences physiques qui comprend des ouvrages d'un haut prix. La philosophie, la théologie et l'histoire sont également bien représentées. On y voit encore en grand nombre les classiques français, anglais et latins.

 

La bibliothèque n'est rien si l'on omet la collection d'ouvrages sur l'Amérique. Combien de volumes et de brochures rares, combien de précieux bouquins qui ne se rencontrent que dans quelques bibliothèques. A mon avis, cette collection devrait être complétée à tout prix. On devrait y trouver toutes nos œuvres littéraires, des séries complètes de nos feuilles périodiques, de la Gazette de Québec, du Canadien, du Mercury, tous nos documents parlementaires, si importants pour l'étude de notre histoire contemporaine. Déjà beaucoup de ces documents sont devenus rares.

 

Ce récit historique nous donne une idée assez juste, je crois, des biens opérés par notre institution. Il ne faut pas oublier que sans l'encouragement libéral de la législature, le zèle seul d'hommes dévoués aurait été impuissant à faire d'aussi grandes choses, à obtenir d'aussi grands succès. Nos hommes d'état peuvent donc constater avec quelle sagesse l'argent public a été employé. Espérons qu'ils comprendront l'importance de continuer à notre société les faveurs de l'état dans l'intérêt des lettres et des sciences.

 

Oui, messieurs, nous pouvons montrer avec orgueil notre belle bibliothèque, nos collections de manuscrits, nos salles de lecture où l'on trouve des revues de tous genres, notre musée riche en collections d'antiquités et par sa faune canadienne. Nous pouvons être fiers de nos publications, qui consistent déjà en huit volumes de Mémoires et en dix volumes de Transactions contenant les essais et conférences. Cependant, je dois le constater, notre société est susceptible de plus grands succès. Je n'aime pas une institution qui ne progresse pas autant qu'il lui est possible de le faire. Ne négligeons rien pour augmenter notre bibliothèque, surtout la partie de l'histoire de l'Amérique, complétons également dans nos musées les collections canadiennes.

 

Nous devons aussi poursuivre avec plus d'ardeur que jamais l'impression des manuscrits historiques, publications qui font aujourd'hui la gloire de notre institution. Ne serait-il pas temps d'entreprendre l'impression complète de la correspondance officielle du gouvernement français, que l'Etat de New-York a trouvé si importante qu'il l'a fait traduire en anglais et imprimer in extenso. Il serait aussi désirable de fonder, comme autrefois, des concours littéraires, encourager la poésie, l'éloquence, les beaux-arts. Voici ce qui nous reste à faire. Nous avons tous intérêt à augmenter la prospérité de notre société. Pour atteindre ce but, nous avons besoin du concours de tous. Le clergé nous offrira son patronage; nos littérateurs donneront le concours de leur plume; nos riches citadins, nos hommes de professions, nos industriels, procureront par leurs souscriptions les ressources nécessaires.

 

Le temps est bientôt arrivé, temps prévu par nos prédécesseurs, où l'on fera appel à la générosité du public. Déjà notre société est trop à l'étroit dans ces salles, il n'y a plus d'espace pour la bibliothèque et le musée. Elle devra sous peu de temps se procurer un autre local. L'Institut Canadien de cette ville se trouve dans les mêmes embarras et cherche lui aussi les moyens de s'agrandir. Permettez-moi. messieurs, de vous suggérer une idée que j'ai exposée à plusieurs membres de la Société Littéraire et Historique et de l'Institut Canadien; celle de demander au gouvernement pour chaque société un terrain sur le magnifique emplacement des Jésuites. Ce terrain obtenu, peut-être y aurait-il moyen de s'entendre pour bâtir chacun un édifice sur un même plan, bien qu'entièrement séparé. On élèverait ainsi, à bien moins de frais, un edifice digne des lettres, sur cette terre classique, consacrée autrefois à l'éducation.

 

Pourquoi ne mettrions-nous pas plus d'intimité entre les deux institutions en permettant encore aux membres l'accès libre aux deux bibliothèques et aux salles de lecture, et ce faisant de tout un étage une grande salle, qui serait à l'usage de l'une et de l'autre société pour les réunions extraordinaires?

 

Ajoutons en terminant que notre société est une institution tout à fait nationale. C'est un de ces rares endroits où l'on peut se rencontrer sur un terrain neutre, celui des sciences et des lettres, où les dissensions politiques n'entrent pas. C'est un des endroits presque uniques, où la population anglaise et la population française peuvent se connaître plus intimement, avoir des rapports qui tournent à leur bien commun. Eh! n'y gagnons-nous pas toujours à nous visiter plus souvent, à faire disparaître par là les quelques préjugés qui peuvent exister encore entre nos deux populations.

 

Je regrette, messieurs, de voir au nombre des membres si peu de mes compatriotes. C'est à peine si l'on en compte cinquante. Il est vrai qu'ils ont l'Institut Canadien, qui progresse aujourd'hui rapidement, et qui fait à notre société une concurrence toute pacifique. Mais, combien de personnes riches, combien de littérateurs, d'amis des sciences pourraient appartenir aux deux institutions et en retirer des bénéfices considérables.

 

Nos concitoyens d'origine anglaise n'auraient aucune objection, je l'espère du moins, à voir augmenter le nombre des membres Canadiens-français. Bien loin d'être étrangers dans cette société ils y ont des droits acquis; plusieurs de leurs compatriotes—les Faribault, -les Bouchette, les Garneau, les Chauveau, les LeMoine, pour ne nommer que ceux-là — ont contribué pour une large part à l'avancement de notre institution. D'ailleurs, il n'y a pas trop du concours des savants et des ressources des deux populations pour le développement et le succès de la société.

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[1] On y élut les officiers et l'on nomma un comité chargé de faire les règlements de la société; ces règlements furent approuvés dans une assemblée générale tenue le 15 mars suivant.

 

Voici les noms des officiers: Patron, Lord Dalhousie ; Président, Sir F. N. Burton ; Vice-Présidents, l'Hon. Juge J. Sewell, M. Vallières de St-Réal; Secrétaire, M. Wm. Green; Trésorier, M. John C. Fisher. La société choisit pour emblème un soleil levant sur un pays que l'on défriche, et pour devise Nititur in lucem.

 

[2] Une brochure intitulée: Québec Literary and Historical Society (20 pages, 8vo, 1824), contient les règlements de la société et une adresse au public. Voici de nombreux extraits de cette intéressante brochure:

 

"Quoiqu'il entre dans les vues de la Société d'embrasser par la suite tous les objets d'intérêt et de recherches littéraires, elle a considéré qu'il était expédient, quant à présent et dans son enfance, de borner ses recherches à l'investigation des points d'histoire immédiatement liés avec les Canadas. Il est possible que nous ne parvenions jamais à nous procurer ni à fournir des annales complètes du pays ; mais nous sommes persuadés, que nous ne tarderons pas à être en état de répandre quelques lumières sur les époques les plus remarquables de notre histoire, etd'en mettre au jour les détails les plus intéressants et les plus singuliers. On doit même concevoir que l'histoire du Canada, dans les commencemens de son établissement, doit fournir abondance de matériaux remplis de descrip ions frappantes et de situations romantiques. La seule circonstance d'une civilisation transplantée de l'ancien monde remplaçant le barbarisme, indigène des naturels, après avoir cependant lutté assez longtemps pour inspirer un certain degré de respect pour ces hordes sauvages qu'elle a subjuguées ou converties, semble présenter un contraste aussi étrange que remarquable, et bien capable d'exciter la curiosité et l'intérêt les plus vifs.

 

"Les premiers et principaux objets de la Société seront donc naturellement de découvrir et de soustraire à la main destructive du temps lss fastes qui peuvent encore exister de l'histoire des premiers temps du Canada, de préserver, tandis que c'est encore en notre pouvoir, tous les documens qui peuvent se trouver dans la poussière de dépôts qui n'ont pas encore été vi ités, et être importants à l'histoire en général et à cette Province en particulier. Documens précieux quant au présent et à l'avenir, et peut-être encore plus intéressants à nos habitans, quant à ce qui regarde l'extinction progressive des hordes sauvages, que tout autre objet de recherche.

 

"Les objets qui paraissent devoir ensuite attirer l'attention de la Société sont d'encourager par tous les moyens possibles la découverte, la collection et l'acquisition de toutes les informations tendant à répandre du jour sur l'histoire naturelle, civile et littéraire de l'origin; des Provinces Britanniques dans l'Amérique Septentrionale, de procurer, même à nos frais, quand cela sera praticable et nécessaire, la traduction et dans certains cas la publication des manuscrits précieux ou des ouvrages rares sur ces objets qui pourront être découverts dans quelque collection publique ou privée, et d'encourager et récompenser de telles découvertes par tous les moyens en notre pouvoir.

 

"Les communications sur les sujets ci-dessus, produites par les Membres et approuvées par le Comité d'administration, seront lues dans les assemblées générales de la Société, et on y fera choix de celles que la Société jugera propres à être publiées sous le titre de "Transactions de la Société."

 

"Nous sommes grandement encouragés dans notre entreprise par la croyance, disons plus, par la certitude apparente qu'il existe encore quantité de manuscrits et de pièces imprimées répandus dans le pays, dans la possession des différons corps religieux ou de divers individus, ou mis de côté comme inutiles et de peu de valeur dans les caisses des offices publics. Nous ne doutors nullement que ces corps religieux ou que ces individus ne concourent avec nous au succès des vues de cette institution, en nous communiquant ces pièces pour en faire l'examen, et même les transcrire s'il est nécessaire,".....

 

[3] En 1830, il y eut quatre séances au Château St Louis. Nous sommes porté à croire que dès le commencement la société eut dans l'Union Building ou Hôtal Union, plusieurs salles qu'elle occupa pendant nombre d'années. Plus tard, lorsque le siège du gouvernement fut transféré à Kingston et ailleurs, elle occupa plusieurs salles des bâtisses du Parlement.

 

[4] L'auteur du PICTURE OF QUEBEC, 1831, dit: "Their museum is open for the reception of the visitors in the building corner cf Fort Street, occupied for the Public Offices of Government." Ce petit volume contient la liste des tableaux et d'autres détails sur le musée.

 

[5] Bibaud, Tableau des progrès du Canada, page 26.

 

Le rapport du Conseil de 1831 mentionne que pour exciter le goût des études scientifiques la Société Littéraire engagea M. John Furch pour donner des conferences sur la géologie et la minéralogie, et que ses dépenses furent défrayées par une souscription.

[6] Bibliothèque Canadienne, vol. 5, p. 39.

[7] L'Hon. Wm. Sheppard, de Woodfield, lut devant cette société un essai, intitulé: "Observations on the American plants described by Charlevoix, ' reproduit dans le 1er vol. des Transactions.

[8] Les deux sociétés prirent temporairement le nom de Societu for promoting Literature, Science, Arts and Historical researches in Canada; mais le nom de Société Littéraire et Historique prévalut bientôt.

[9] Nous croyons que ce changement date de 1830. Pour cette année, les présidents de chaque comité étaient le Dr Wm. Kelly, pour l'histoire naturelle; le Rév. M. Holmes pour les arts; M. T. Lloyd.M.D., pour les sciences, et M. John C. Fisher pour la littérature.

[10] Voir les Journaux de l'Assemblée Législative et les Statuts de 1830.

 

Dans la préface du 2e volume des Transactions on lit ce qui suit: "A grant of £250 supplied by the liberality of the Provincial Government, together with a considerable sum of the society's private fund has been laid out in the purchase of books on useful and scientific subjects and of instruments and materials for chemical analysis and e<periments for demonstrations in natural philosophy and for practical astronomy.

L'allocation de 1831 fut de £100; celle des années suivantes £50; il faut cependant exempter les années de 1835 à 1837, où il n'y eut pas, croyons-nous, de sommes votées.

[11] Nous croyons devoir intéresser le lecteur en donnant cette liste au complet:

 

George, Comte de Dalhousie, Sir James Kempt, John Adams, Edmund William Homer Antrobus, Charles Ardouin, Thomas Cushing Aylwin, Frederick Baddely, Henry W. Bayfield, Francis Bell, Henry Blake, Edward Bowen, William Brent, Joseph Bouchette, Robert Shore Milnes Bouchette, Joseph Bouchette, junior, George Bourne, Judge Burton, Edward Burroughs, John Caldwell, Hugh Caldwell, Archibald Campbell, Charles Campbell, John Saxton Campbell, John Cannon, Edward Caron, John P. Cockburn, Andrew Wm. Cochran, Thomas Coffin, James Cuthbert, John Davidson, William H.A. Davies, Dorrinick Daly, Jerome Demers, Edward Desbarats, Frederic Desbarats, Robert D'Estircauville, William Dudley Dupont, William Bowman Felton, John Charlton Fisher, John Fletcher, William Findly, James B. Forsyth, John Fraser, John Malcolm Fraser, François Xavier Garneau, Augus'in Germain, Manly Gore, William Green, Louis Gugy, John Hale, James Hamilton, André Rémi Hamel, Joseph Hamel, Victor Hamel, As,ron Hart, James Harkness, William Henderson, Frederick Ingall, William Kemble, William Kelly, James Kerr, Pierre Laforce, Louis Lagueux, William Lan pson, Pierre de Salles Laterrière, Thomas Lee, junior, Joseph Légaré, Henry Lemesurier, Thomas Lloyd, William Lyons, Frederick Maitland, John McNider, William McKee, William King McCord, Roderick McKenzie, John Langly Mills, Thomas Moore, Joseph Morrin, Georges J. Mountain, Henry Nixon, Charles Panet, Joseph Parent, Etienne Parent, Augustus Patton, François Xavier Perrault, Joseph François Perrault, William Power, Francis Ward Primrose, William Price, Rémi Quirouet, William Rose, John Richardson, Randolph I. Routh, William Sax, Jonathan Sewell, Edmund Sewell, Robert S. M. Sewell, William Sheppard, Peter Sheppard, Joseph Skey, William J. Skewes, YWilliam Smith, James Smilie, William Stringer, Charles James Stewart, Lrrd IBishop of Quebec, James Stuart, David Stuart, Andrew Stuart, Joseph Signay, Robert Symes, Jean Thomas Taschereau, John Pyefineh Thirlwall, Henry Trinder, Joseph Rémi Vallières de St. Real, George Vanfelson, Norman Fitzgerald Uniacke, George Usborne, George A. Wanton, Gustavus Wicksteed, Daniel Wilkie, George Willing, Thomas William Willan, George Wurtele et Jonathan Wurtele.

 

[12] En 1834, M. F. N. Baddely reçut une médaille dans un concours ouvert en 1831 sur.le sujet suivant: "On the location of the metallic minerals in Canada.

[13] On a dit à tort qu'un des enfants de M. Sheppard périt en même temps. M. Sheppard mourut en 1867. Nous trouvons une biographie de ce savant dans l'Album du Touriste de M. LeMoine.

[14] Le Professeur Douglas s'exprime ainsi dans une conférence publiée dans le No 4, des Transactions N. S.:—

"The origin of our society was explained last year (1864), by one of the original members, the Hon. W. Sheppard, in an address at a conversazione of the Natural History Society, of Montreal. "Strange to say, he remarks, its formation was brought about indirectly by a political movement, in his wise: It is no doubt known to many of you that the late John Neilson was the owner of the Quebec Gazelle, established in 1764. In virtue of an act of Parliament, it possessed the privilege of publishing all official documents as they occurred. Neilson was a great politician, and was opposed to Lord Dalhousie in some point of government. This opposition Lord Dalhousie could not tolerate, and he came to the determination of establishing a paper which he could control, calling it the Quebec Gazette, by authority; and he caused Dr. Fisher, co-editor of the New York Albion, to come to take charge of it. Dr. Fisher had been a member of the Literary and Historical Society of New York. He persuaded Lord Dalhousie to get up a society with similar title and objects in Quebec. This was done; Chief Justice Sewell, (a slight error, as we shall see hereafter, became the first President, and Mr. Green, the Secretary. The society was in the first instance composed of high officials and courtiers, and the fee was fixed at a high rate, for some end which can only be guessed at."

 

“For the reasons Mr. Sheppard stated, the Gazette is silent as to the young association, but the Mercury even then commenced to yield it that firm support from which it has never wavered. Though Dr Fisher may have given a name and form to the society, the idea seemed to have originated with Lord Dalhousie himself; for as A. Stuart, Esq., the President for 1838, states in his obituary notice of the noble founder, &c."

 

[15] Il est vrai que la Bibliothèque de Québec, composée de plusieurs mille volumes, suppléait à cette lacune.

 

[16] L'introduction de ce volume donne à entendre que l'auteur de ce mémoire est M. de Vauclain, officier ds marine.

 

[17] La Société chargea (1845) M. Faribault d'aller à Albany s'entendre avec les autorités de l'Etat de New-York. Ce fut M.Félix Glackmeyer qui copia les 17 volumes.

 

Chacun de ces volumes de manuscrits contient un index ou résumé de chaque pièce. M. Gérin-Lajoie a eu la bonne idée de publier ces index dans le catalogue des ouvrages sur l'Amérique de la Bibliothèque du Parlement, publiés en 1858.

 

Cinq ou six autres volumes de la même collection ont été consumés dans l'incendie du Parlement à Montréal en 1849.

[18] L’Hon. M. Cochrane fut chargé de faire ce choix

[19] Né à Québec en 1789, M. Faribault fut admis au barreau en 1811. Il servit dans la guerre de 1812, et quelques années plus tard, il fut nommé à un emploi de l'Assemblée Législative, passant par les charges d'écrivain, de traducteur et de greffier assistant. M. Faribault mourut en 1866, ne laissant pour tout écrit que le Catalogue raisonné d'ouvrages sur l'histoire de l'Amérique.

 

[20] To so low an ebb did affairs at last sink, that subscriptions were received in 1850 from only 14 members, and more than once only two papers are reported as read during the session. (M. Douglass, Transactions, No. 4 N.S., 1852).

[21] For the prizes offered by the society there have been few competitors. In the department of science and art a silver medal has been adjudged to Mr. Walker for an essay upon architecture; but it is to be regretted that so much apathy exists as to compel your Council to the reluctant avowal that no one essay upon the aboriginal history of Canada, no poetical effort, no work of literature have been sent to for competition." — (Report of the Council, 1855).

[22] M. Garneau fut secrétaire correspondant en 1853, et fit aussi partie du comité des documents historiques. L'Hon. E. R. Caron fut vice-président en 1857. Un autre membre, l'Hon. M. David Roy, rendit des services importants comme secrétaire et curateur du musée.

[23] Le Picture of Quebec de 1831 et de 1844 contient la liste des tableaux. Une collection de conchybiologie avait été donnée par Lord Durham.

[24] The report of the Council of 1854 says: Nearly the whole of its well selected and very extensive museum of natural history and mineralogy, the fruit of the labor and expenditure of many years, embracing a unique collection of American birds, and specimens of almost all the natural productions of the country, as well as many antiquarian objects of interest perished in the flames. Through the praise-worthy exertion of some of the members of the society, a large portion of our library, and almost the whole of our valuable manuscripts relating to the early history of the country were rescued from destruction; but a serious inroad was notwithstanding made upon our library shelves, and many valuable lots of books have been rendered comparatively useless by the loss of one or more volumes from among them. The pecuniary loss which the society sustained on that occasion have been estimated at about £1,400, but many of the most interesting objects which were destroyed in the museum are such as cannot be replaced."…..

 

The Council desires to take this opportunity to state that with very few exceptions the communications read before the society for some years past, many of which would have found a worthy place in the society's transactions, were destroyed in the society's room, at the Parliament Buildings."

[25] Après l'incendie la Société Historique loua des salles dans la bâtisse de M. Henderson, rue St-Louis.

[26] La publication de ce mémoire est due à M. Faribault, d'après le rapport du Conseil de 1860. M. Faribault s'était procuré de St-Malo ces documents d'une grande valeur.

 

[27] II fut même question en 1862 de publier une Revue Littéraire et Scientifique, (Quarterly Review), et le conseil fut autorisé à la commencer, lorsque l'incendie arriva. La société occupait les salles du 3e et du 4e étages.

 

[28] Les registres portent le montant des pertes à $3,554. Le président, M. Langton, et le professeur Douglass se rendirent aux Etats-Unis pour acheter des livres.

 

[29] "The library is estimated to have contained 2,350 volumes. There are about 675 remaining perfect and 150 more damaged." — (Minute book.)

 

“Your curator regrets being obliged to report the total destruction of your entire collection of objects of natural history, archeology. The loss is the more to be regretted in that a successful effort was being made to replenish the natural history department." — (Report of the Council, 1862).

 

[30] L'Hon. M. Chauveau fut président en 1868. M. Fabre, vice-président en 1866, lut devant la société une étude littéraire, publiée dans les Transactions, 1866.

 

M. LeMoine publia aussi dans les Transactions plusieurs écrits, entre autres une étude française sur l'histoire de la littérature.

 

[31] "Our collection of birds and animals now comprises nearly the two-thirds of our fauna, and the birds and eggs, contributed by gift and purchase form a most valuable collection." — Report of the Curator, 1875.

 

[32] La collection numismatique, précieuse par ses médailles des Etats-Unis et du Canada, est due à plusieurs bienfaiteurs; entre autres au Dr Marsden, Mme Gibb, M. Cyrille Tessier et M. Sandham. La liste des médailles ainsi que celle des bois canadiens, est publiée dans le rapport du conseil de 1871. Une collection de bois fut donnée par le gouvernement et une autre par le Dr Miles. Mme Gibb donna une collection de médailles et d'objets d'art et trente oiseaux.

 

[33] Ce fut sous la présidence de M. Anderson que fut imprimé (1873) le catalogue de la bibliothèque; il y avait alors 8,477 volumes.

 

En 1875 on ré-imprima le Mémoire sur le Canada, 1749-1760, publié en 1838 et devenu très rare ; aussi, les mémoires de la 4e série.

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